FAQ:
Mtl 2019
Un sol en santé est vivant, riche d’une incroyable diversité de micro-organismes tels que des bactéries, champignons, protozoaires, vers de terre, et petits insectes. C’est cette composante biologique vivante qui différencie un sol en santé d’un sol dégradé. Les substances sécrétées par ces organismes vivants colle les particules minérales du sol ensemble, donnant au sol ce qu’on appelle de la structure. La structure du sol aide à contenir des pochettes d’air et d’eau, ce qui aide les plantes à pousser et permet à l’eau de s’infiltrer plus profondément. Cela permet un meilleur drainage lors de quantités excessives d’eau, et permet aussi de stocker de l’eau en temps de sécheresse. Un sol en santé séquestre du carbone sous la forme de matière organique et d’humus.
À ce jour, environ un tiers des sols de la planète sont dégradés. On perd environ 12 millions d’hectares de terres productives (presque la superficie de l’Angleterre) à la désertification à chaque année.
Cette dégradation est entre autres due aux pratiques agricoles industrielles (le labour, les monocultures, les intrants chimiques) et à la déforestation, qui inhibent la vie dans les sols.
Un sol dégradé perd son contenu en carbone, qui est en grande partie émis dans l’atmosphère comme CO2, contribuant aux changements climatiques. En effet, la majorité des sols agricoles ont perdu de 50 à 70% de leur contenu en carbone.
On régénère la santé d’un sol en créant les conditions favorisant la vie dans les sols. Les principes et pratiques permettant de ce faire incluent:
Réduire ou éliminer le labour et le travail du sol Le labour (retournement du sol avec la charrue, plus en profondeur) et le travail du sol (plus en surface) sont communément utilisés pour décompacter et aérer le sol ainsi que pour contrôler les mauvaises herbes. Toutefois, ces pratiques perturbent l’habitat des micro-organismes et détruisent entre autres les réseaux de mycélium (de champignons) qui sont importants pour la vie dans les sols. Elles rendent le sol vulnérable à l’érosion par le vent et l’eau et exposent les micro-organismes des sols aux rayons du soleil. Réduire ou éliminer le labour et le travail du sol permet donc de conserver l’habitat des microorganismes. Le désherbage demeure un défi réel, par contre, qui peut entre autres être allégé en gardant le sol couvert.
Garder le sol couvert Dans la nature, le sol n’est jamais à découvert. Des plantes vivantes ou des débris le couvrent toujours. Ceci aide le sol à conserver son humidité et sa température plus fraîche qui sont favorables à la vie des micro-organismes. En agriculture régénératrice, on couvre le sol avec des cultures de couverture (des plantes poussées entre les cultures principales pour couvrir le sol), du paillis (de la matière organique sèche telle que de la paille ou du bois raméal fragmenté) ou par des bâches synthétiques. La manière la plus efficace est de laisser des racines vivantes dans le sol autant que possible.
Utiliser des intrants organiques et réduire ou éliminer les intrants chimiques De manière générale, les intrants chimiques (pesticides, engrais chimiques) inhibent la vie dans les sols et les intrants biologiques (compost, thé de compost, inoculants microbiens) la stimulent. De plus, le compost est riche en matière organique et en nutriments. La fertilité des sols se bâtit en utilisant des cultures de couverture et des engrais verts tout en priorisant les intrants biologiques.
Augmenter la biodiversité et intégrer des cultures vivaces Les monocultures sont plus vulnérables aux maladies et aux conditions défavorables. En augmentant la diversité des espèces cultivées, on nourrit le sol avec une plus grande diversité de nutriments et on prend avantage de certaines relations mutuellement bénéfiques entre les plantes. Cela permet d’augmenter la résistance aux maladies, réduisant notre dépendance à des pesticides. Cela permet aussi d’améliorer la résilience, comme certains types de plantes survivront mieux que d’autres dépendant des conditions climatiques.
Les plantes vivaces (par exemple les arbres, arbustes, herbes de pâturage, certains légumes), contrairement aux plantes annuelles (la plupart des légumes et céréales), repoussent à chaque année et n’ont pas besoin d’être plantées à nouveau. Leurs racines pénètrent plus profondément dans le sol et accroissent la zone où l’eau peut pénétrer et où le carbone peut être séquestré. L’agriculture régénératrice prône l’inclusion de diverses cultures vivaces ainsi que leur intégration dans des systèmes de cultures annuelles (pratique appelée agroforesterie lorsqu’il s’agit d’arbres) afin d’améliorer la biologie des sols, leur capacité de rétention d’eau ainsi que leur capacité à absorber du carbone.
Gérer des troupeaux de ruminants de manière holistique Les ruminants, tels que les bovins, sont les seuls animaux pouvant digérer la cellulose. Les prairies, qui sont composées de diverses herbes vivaces et qui ont donc un haut potentiel de séquestration de carbone, ont besoin de l’activité de pâturage des ruminants afin d’être plus productives. En broutant, en piétinant les herbes et en répandant leur fumier, ces troupeaux ont un effet bénéfique sur la productivité et la biodiversité de prairies, et sur la biologie des sols ainsi que la séquestration de carbone dans les sols. Les principes d’élevage holistique de ruminants incluent de garder les troupeaux en haute densité et de les déplacer fréquemment afin de permettre aux herbes de récupérer.
La régénération des sols restaure la capacité d’un sol en santé à capturer du carbone de l’atmosphère et à le séquestrer dans le sol à travers l’activité des plantes. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre, nous ne pourrons jamais atteindre nos objectifs de réchauffement climatique à temps, selon le rapport du GIEC publié en 2018. Une fois que le CO2 est dans l’atmosphère, il y reste jusqu’à ce qu’il en soit retiré. Si nous voulons éviter un réchauffement climatique catastrophique (au-dessus de 1.5 degrés selon le GIEC), nous devons nous tourner vers les solutions qui nous permettent d’absorber le carbone atmosphérique excédentaire, en plus de réduire nos émissions drastiquement.
La photosynthèse est la manière naturelle d’absorber le carbone atmosphérique dans le sol. Les plantes capturent le CO2 et en utilisant la lumière du soleil, le transforment en sucres liquides qui nourrissent les micro-organismes du sol, qui à leur tour aident les plantes à pousser. Le carbone sur terre est sous forme de biomasse: les plantes, les micro-organismes, les animaux, les humains sont tous faits principalement de carbone. Lorsque nous mourons, une partie de la matière organique se transforme en gaz, mais une partie demeure contenue sur terre. Elle est contenue dans les océans, dans les tourbières, dans les zones humides et aussi sous forme d’humus dans le sol. Plus la couche de sol vivant est profonde, plus la quantité de carbone séquestrée est élevée.
Un sol vivant séquestre non seulement du carbone, l’empêchant de retourner dans l’atmosphère, mais il nous protège des effets du changement climatique. Avec une meilleure structure, un sol en santé retient l’eau et l’air, permettant une meilleure résilience aux sécheresses et aux inondations, qui se font plus fréquentes avec les changements climatiques.
On a fait coulé beaucoup d’encre sur le besoin de nourrir une population grandissante durant les prochaines générations, cependant le présent état de dégradation des sols rend ce défi insurmontable si nous conservons nos méthodes agricoles courantes. Les sols vivants ont une fertilité accrue dû à l’optimisation de leur fonctions écosystémiques naturelles. La régénération de la santé des sols permet de restaurer des terres dégradées, assurant ainsi une plus grande superficie de terres productives pour faire pousser de la nourriture ou élever des animaux. À moyen et long terme, les terres régénérées sont plus profitables, avec moins d’intrants. Un sol vivant offre une plus grande résilience à des intempéries climatiques et restaure la qualité de l’eau dans nos rivières et nos lacs.
Le Symposium Sols vivants est destiné à l’ensemble des acteurs voulant jouer un rôle dans la régénération des sols. Ceci inclut les citoyens curieux ayant à coeur la santé et l’empreinte carbone de notre système alimentaire; les agriculteurs et agronomes qui veulent partager et apprendre quant à des méthodes de production améliorant la santé des sols; les entreprises qui soutiennent la gestion régénératrice des terres et qui sont intéressées à réduire leur impact environnemental; les décideurs publics qui veulent soutenir un système où l’économie et l’environnement ne sont pas incompatibles; les chercheurs qui veulent perfectionner leur compréhension du fonctionnement de la régénération des sols; ainsi que les artistes et conteurs qui communiquent l’espoir et l’innovation dans le monde.
Le Symposium Sols vivants est un événement unique qui rassemble la diversité d’acteurs qui ont un impact sur nos systèmes alimentaires et sur la manière dont nous gérons nos terres. Les experts apprendront les uns des autres et partageront leur expérience. Les citoyens en apprendront plus sur l’importance des sols dans nos écosystèmes et sur les manières dont nous pouvons tous contribuer. À ce moment-ci dans l’histoire, chacun d’entre nous se doit de faire sa part pour changer la manière dont on vit sur cette planète. Nous savons que les changements climatiques sont causés par l’intervention humaine sur les écosystèmes naturels. Ensemble nous devons trouver des façons de construire une économie faible en carbone. La manière dont nous gérons les terres et l’écosystème dans le sol est critique pour la transformation de notre système alimentaire, nos villes et nos entreprises. Le Symposium Sols vivants est un forum pour rassembler tous ceux qui veulent stimuler l’innovation et le changement.
Veuillez communiquer avec Gabrielle Bastien au gabrielle@regenerationcanada.org
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